Format Entete StrayCats

 

Le Rockabilly est un genre musical parent du Rock’n’Roll ayant fait fureur dans les années 50, dont l’esthétique est toujours présente de nos jours même si sa popularité est moins importante qu’avant. Le groupe auquel nous allons nous intéresser, les Stray Cats, ne fait pas partie de la première vague Rockabilly des années 50. Les trois membres, fans de l’esthétique punk, de son énergie mais aussi de la musique rock, vont commencer leur carrière à la fin des années 70, au début de la vague de British Rockabilly. Le groupe est originaire de New York, mais leur manque de succès sur leurs terres natales les feront s’envoler vers l’Angleterre et Londres. Là-bas, l’énergie des membres du groupe en concert les font se démarquer et les maisons de disques s’intéressent rapidement à eux.

Émergera alors l’album Runaway Boys (ou parfois appelé simplement Stray Cats), qui déchainera les passions du public. On y retrouve donc 12 titres, principalement dans un pure style Rockabilly très énergique et un rythme rapide, même si on retrouve quelques exceptions, comme Stray Cat Strut au tempérament plus calme et au son plus blues.

L’album commence avec la chanson éponyme et un des trois grands succès de l’album, Runaway Boys. On ressent dès le début l’énergie du groupe dans cette composition dansante, ou les couplets s’enchaînent quasiment sans pause, sauf quand Brian Setzer, à la guitare, nous sort un solo aux petits oignons. La batterie de Slim Jim Phantom, réduite au minimum syndical, donne une pêche d’enfer au morceau, tandis que la contrebasse de Lee Rocker accompagne parfaitement la guitare dans ses différentes phrases.

 

On continue dans ce style explosif et dansant avec les titres Fishnet Stockings et Jeannie, Jeannie, Jeannie, tandis qu’Ubangi Stomp et Storm the Embassy adoptent un rythme légèrement plus lent. À noter que ce dernier morceau fait référence à la crise des otages américains en Iran, au début des années 80, dénonçant l’inaction des États-Unis et de leurs alliés.

 

Arrive ensuite la deuxième chanson ayant connu le plus de succès de l’album, Rock This Town. Commençant par un riff de guitare simple mais terriblement efficace, rejoint très rapidement par la batterie et la contrebasse, la musique enchaîne très rapidement les phases de couplets, la voix de Bryan Setzer donnant une énergie folle à la chanson, qu’il pimente avec des petites phrases guitaristiques bien placées ainsi qu’un solo groovie à souhait. Toute la chanson est un appel à se lâcher et danser tout son saoul.

 

Après Rock This Town vient le titre un peu plus sombre Rumble in Brighton, suivi ensuite du troisième titre ayant fait la renommée de l’album, j’ai nommé Stray Cat Strut. Avec son style proche du blues, la voix de crooner de Bryan Setzer et ses solos de guitares accrocheurs, la chanson possède cette petite atmosphère mystérieuse et intrigante, qui nous plongerait presque dans l’Amérique des années 30.

 

L’album enchaîne ensuite avec différents styles, entre Crawl up and Die et son Rock’n’Roll très marqué, Double Talkin’ Baby et son rythme endiablé, ou encore My One Desire, qui exacerbe le plus le côté crooner du groupe. Enfin, l’album se termine sur le titre Wild Saxophone, une réinterprétation du titre That Mellow Saxophone du guitariste de Rhythm’n’Blues Roy Montell.

 

Ainsi se termine Runnaway Boys, premier et dernier gros succès des Stray Cats. En effet, les albums qui suivront n’attireront pas autant le public, que ça soit en Europe ou aux États-Unis. Le groupe se séparera en 1984, les trois comparses embrassant leurs carrières solos respectives. Lee Rocker enregistrera plusieurs albums à son nom, dont plusieurs avec Slim Jim, qui aura, lui, plus de mal à développer sa carrière. Brian Setzer créera, de son côté, le Brian Setzer Orchestra, un projet de Big band avec lequel il enregistrera plus d’une dizaine d’albums. Le groupe se reformera de temps en temps pour des concerts, et même pour enregistrer un album, 40, en hommage à leurs 40 ans de carrière.

Malgré cette carrière éclair, le groupe a su marquer les esprits, avec le plus grand succès commercial du genre de l’époque, atteignant souvent le top 10 des charts de nombreux pays, dont une première place en France.

Si vous souhaitez vous plonger (ou replonger) dans le Rock des années 50, mais réalisé à la sauce 70's, Runnaway Boys est l’album idéal pour vous !

 

 

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