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Brigitte Giraud dédicace ses ouvrages, à la suite de la rencontre


Rencontre avec la lauréate du 5ème Prix RomanGier

Entendre un auteur parler de son livre et de ses personnages est un moment particulier, privilégié.
Ecouter un écrivain, c’est aussi entendre son écriture, sa langue et ce fut un très grand plaisir avec Brigitte Giraud.

Ce fut ainsi une belle rencontre, riche et émouvante, animée par Antoine Bertrand, un des libraires de la librairie "L’Une & l’Autre" de Saint-Etienne, suivie de la remise du trophée en présence des élus, des médiathèques et de la séance de dédicaces avec la librairie "Des livres et vous" de Rive de Gier.

Brigitte Giraud fut libraire, journaliste avant de devenir écrivain et éditrice, elle dirige la collection "La Forêt" chez Stock.
Nous serons des héros est son onzième roman.

 

L'histoire

Olivio et sa mère, "héros du quotidien" comme d’autres, ont quitté le Portugal au début des années 70 pour fuir la dictature de Salazar et "sauver leur peau", après la mort du père en prison, résistant de l’intérieur.
Ils s’installent dans une banlieue lyonnaise et emménagent bientôt chez Max, un rapatrié d’Algérie.
"Olivio grandit dans cette cité ouvrière, où il côtoie ses camarades d’origine étrangère, où les parents travaillent dans les usines proches dans une relative harmonie, où il vit ses premiers émois … [...] C’est un livre d’amour, celui d’une mère pour son fils où chacun, à sa façon est amené à franchir des frontières."

 

Les thèmes chers à Brigitte Giraud

Touchée et ravie d’avoir obtenu ce Prix littéraire, car elle sait qu’elle a été lue, Brigitte Giraud a présenté avec chaleur les thèmes récurrents qui lui sont chers dans son œuvre littéraire et qu’on retrouve dans son roman : la construction de soi, le passage de l’enfance à l’adolescence, l’identité masculine, la filiation, l’exil, le deuil, l’amour.
Elle évoque ces pans de l’histoire en Algérie ou au Portugal, pas ou si peu traités dans les manuels, et qui manquent à ces exilés, l’intégration silencieuse des Portugais dans la culture française, la douleur de ces "immigrés, exilés, rapatriés, refugiés" qui n’ont pas choisi de quitter leur pays.
Elle parle du passage de l’enfance à l’adolescence, cette "métamorphose", cette première expérience du deuil de l’enfance et de la confrontation parfois difficile avec certains adultes, de la question de la virilité. Elle sait se mettre à hauteur d’adolescent et met souvent en scène des hommes ou des adolescents dans ses romans.
Pour tous les personnages, c’est aussi le deuil d’un pays, d’une langue et le difficile retour. C’est le cas d’Olivio, qui sept ans plus tard, lors d’un séjour de vacances au Portugal, ne retrouvera aucun souvenir espéré et se sentira en quelque sorte étranger en son pays d’origine.
Quel est l’étranger pour l’autre ? Celui qui vient d’un autre pays ? D’une autre culture ? Qui a une autre sexualité ?

Brigitte Giraud parle aussi de la difficulté pour un écrivain d’expliquer comment un roman prend corps dans sa tête, des éléments autobiographiques qui jalonnent toute fiction, du rôle de l’écrivain de "rendre visible ce qui est invisible, de montrer les paradoxes".

 

La fin du roman

Elle évoque la fin du roman, vécue comme une traque par Olivio et son ami Ahmed, qui  est pour elle la métaphore d’une ratonnade.
Ses fins, souvent abruptes, qui viennent sans qu’elle puisse "intervenir" sont comme "un atterrissage d’avion", avec quelques secousses, mais elle veut  tous ses personnages vivants jusqu’au bout.
Son prochain livre, mûri depuis quinze ans, traitera de la Guerre d’Algérie.

 

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