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Pour sa première création littéraire intitulée « La Passe-Miroir », Christelle Dabos a su enchanter son lectorat en remportant le concours du premier roman Jeunesse Gallimard et en s’inscrivant comme une auteure émergente de la littérature fantaisiste. A travers son œuvre, elle nous raconte l’histoire d’Ophélie, une jeune habitante de l’arche d’Anima qui est vouée à un mariage arrangé avec un certain Thorn, intendant de l’arche flottante du Pôle et descendant du puissant clan des dragons.

Un univers ambitieux et fascinant

A l’aide de sa plume et de la subtilité de son art, l’auteure confectionne un univers unique qui est à portée de toutes personnes possédant une pointe d’imagination. Telle une véritable magicienne, elle nous offre un monde brisé en plusieurs arches, chacun dominées par des « esprits de famille ». Chaque terre dispose des dons que lui a transmis son esprit de famille. Concernant le cas d’Ophélie, sa terre d’origine est sous la coupe d’Artémis dont elle a hérité des pouvoirs. Ainsi, elle est capable de lire le passé des objets qu’elle touche et de ressentir les émotions de ceux qui les ont eues en leurs possessions.

En plus des dons spécifiques, chaque espace est confectionné avec une telle minutie par la narratrice qu’il en devient presque réel. Elle s’engage à nous transmette chaque détail des décors, des cultures et traditions rencontrés. L’écriture fluide de l’auteure nous laisse vagabonder dans un monde à l’architecture complexe, empreint de couleurs et de vies.

Une héroïne parfaitement imparfaite

De prime abord,Ophélie apparaît comme l’archétype de l’héroïne que ce soit pour les  personnages qui l’entourent, autant que pour nous, lectrices et lecteurs.

Maladroite, fragile, réservée pour ce qui est de sa personnalité. Frêle, enfantine, démodée pour ce qui est de son paraître. Difficile de croire qu’elle réussira à s’affirmer dans un monde où les apparences règnent et où elle est présentée aux yeux des autres comme étant laide et insignifiante.  

Son caractère et sa physionomie l’empêchent de se faire entendre et d’agir dans cette société régie par les artifices et les faux-semblants. Telle une poupée sans grâce, son histoire se voit tenir par des ficelles dont elle n’est guère la maîtresse. On lui enlève son musée, on la sépare de sa famille, on l’arrache de son arche pour un mariage forcé à un homme appartenant à la « Citacielle ». Pour autant, non sans peine, Ophélie accepte sa condition et signe pour un futur semé d'embûches.

Pour une première entrée en scène, Ophélie ne fait pas bonne impression, mais si son personnage était bien plus complexe que ce que l’on pense ?

Ophélie est en réalité une héroïne accessible à toutes et à tous. Elle est certes imparfaite, mais cela la rend humaine et permet davantage de s’identifier à elle. En effet, ce n’est pas à travers un caractère imposant, un physique puissant, qu’Ophélie trouve sa force, mais dans sa persévérance, son indépendance et son acceptation de soi. Elle connaît ses faiblesses et contrairement aux mœurs de son monde, elle ne les dissimule pas derrière un masque et quelques attirails superflus. Sa transparence et son intelligence font donc d’elle un personnage redoutable. 

On peut également dire adieu à l’image de la femme sensible et vulnérable : Ophélie n’est ni émotive, ni fleur bleue. Peu importe les drames qui l’affligent, elle ne pleure pas et traverse ses dures épreuves avec courage et détermination. Peu importe les agissements des hommes et l’amour qu’elle pourrait être amenée à connaître, elle n’est pas happée par les tourments de l’amour.  

Ouverture sur l’œuvre

Maintenant que vous savez ce qui vous attend, et si vous vous plongiez quelques secondes dans cet univers chimérique en lisant une courte citation du premier tome :

« Tant qu'Ophélie aurait des scrupules, tant qu'elle agirait en accord avec sa conscience, tant qu'elle serait capable de faire face à son reflet chaque matin, elle n'appartiendrait à personne d'autre qu'elle-même. »

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